mercredi 11 novembre 2009


Mon médecin est particulier.
Il collectionne les uniformes militaires et s'est spécialisé dans les reliques de la première guerre mondiale.

Ce qui était au départ un simple passe-temps est devenu une obsession.
Ses vacances, il les passe à fouiller des galeries inexplorées dans les Abruzzes, les contreforts des Alpes versant italien. Il a manqué se tuer en tombant dans un magasin d'armes dans les Dardanelles il y a quelques années.

Sa famille ne dit rien et le suit dans ses folies, mais son épouse avance prudemment dans l'idée d'un don à un musée militaire. L'affaire n'est pas bouclée ; il y a de la résistance du côté toubib.

En attendant, il expose ses trophées dans son cabinet médical et sa salle d'attente : des empilements de masques à gaz, des casques de toutes les nationalités, de tous les corps de combat, des mannequins habillés d'uniformes allemands ou, plus rares, de tankistes français de la première heure à côté d'un lit d'examen gynécologique et d'une vitrine à radiographies. Un vrai capharnaüm, un entrepôt d'armes au milieu des stéthoscopes.

Aujourd'hui, 11 novembre oblige, j'ai pensé à une vignette de TARDI, obsédé lui aussi par cette période de notre histoire. Sans ordonnance.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire