Mon médecin est particulier.
Il collectionne les uniformes militaires et s'est spécialisé dans les reliques de la première guerre mondiale.
Ce qui était au départ un simple passe-temps est devenu une obsession.
Ses vacances, il les passe à fouiller des galeries inexplorées dans les Abruzzes, les contreforts des Alpes versant italien. Il a manqué se tuer en tombant dans un magasin d'armes dans les Dardanelles il y a quelques années.
Sa famille ne dit rien et le suit dans ses folies, mais son épouse avance prudemment dans l'idée d'un don à un musée militaire. L'affaire n'est pas bouclée ; il y a de la résistance du côté toubib.
En attendant, il expose ses trophées dans son cabinet médical et sa salle d'attente : des empilements de masques à gaz, des casques de toutes les nationalités, de tous les corps de combat, des mannequins habillés d'uniformes allemands ou, plus rares, de tankistes français de la première heure à côté d'un lit d'examen gynécologique et d'une vitrine à radiographies. Un vrai capharnaüm, un entrepôt d'armes au milieu des stéthoscopes.
Aujourd'hui, 11 novembre oblige, j'ai pensé à une vignette de TARDI, obsédé lui aussi par cette période de notre histoire. Sans ordonnance.
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