jeudi 26 novembre 2009

Le scooter nucléaire

Une sacrée belle collection que j’avais, de ces chromos trouvées dans les boîtes de chocolat CANTALOUP.

Des vignettes au format POKEMON que je gardais depuis toujours dans une boîte de biscuits recyclée, avec une étiquette « Régalade pur beurre » à moitié déchirée et mal collée. Une bretonne avec une coiffe souriait mollement sous un lettrage jaune et en arrière plan la dent creuse d’un rocher près de la pointe du RAZ signifiait que les sablés venaient du coin.

Quand j’ouvrais la boîte, c’est tout un trésor de petites images que je découvrais groupées en paquets de 20, avec un élastique autour et une liste des séries à compléter griffonnée sur une page de cahier.

La série « année 2000 » me fascinait plus particulièrement. J’aimais les formes des Spoutniks et la ligne des fusées, les univers oniriques d’appartements meublés tout formica et l’allure des fusées interplanétaires. Les femmes avaient gardé leur robe tulipe à pois et les mises en plis des années 50’, les hommes se baladaient dans des combinaisons en aluminium, avec des renforts rouges aux coudes et aux genoux. Et tout ce monde évoluait dans un espace doré et léger, et quand je passais le doigt sur l’image, je sentais le relief des phares et des roues de voiture.

Dans la même série, il y avait les scooters et les engins de l’an 2000.



Moto Indian 1952


Tout fonctionnait maintenant au nucléaire, les chars de combat étaient amphibies ou volants, et les trains monorails à réaction traversaient des villes verticales à des vitesses supersoniques.

J’avais un faible pour le scooter trans-sibérien, entièrement caréné d’une tôle destinée à le protéger de la glace.

Sur la vignette, on voyait le pilote vêtu d’un scaphandre avec un hublot pour les yeux. Assis sur un siège biplace en skaï rouge, il glissait dans la nuit percée d’un puissant halo conique que diffusait l’énorme phare, grâce à une pile nucléaire embarquée sous la selle.

Filant à toute allure, je l’imaginais porteur d’un courrier secret ou en fuite vers le monde libre.

Sous la vignette il y avait ce commentaire : « La vitesse est asservie par l’homme pour son confort , sa joie de vivre et la Paix universelle ».

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