Il a fallu une simple piqûre d’insecte,
un après-midi d’été, du côté de MONTAUBAN, pour que l’idée de passer le permis
moto vienne à l’esprit de Anne.
Passagère de la BONNEVILLE de son
chéri, c’est quand il a fallu s’arrêter sur le bord de la route pour attendre
que le venin se dilue dans la paupière de Serge que Anne a compris sa
dépendance à l’autre, et, bloquée malgré elle, elle n’a plus souhaité ne
dépendre que d’elle-même.
Alors le permis moto rapidement en poche à force de volonté et de cours
particuliers sur les parkings des supermarchés.
Alors la BONNEVILLE Mécatwin pour
une envie de style et de son.
Alors l’envie de rouler avec
d’autres amateurs d’anglaises pour goûter au plaisir de partager ces moments
rares qui vous projettent dans l’espace comme dans un livre à écrire.
C’est vrai que la moto lui va bien, à Anne. Dans tout ce noir et ce métal, il
ne faut qu’un sourire pour avoir envie de la suivre dans les virolos où elle
aime balancer sa bécane à droite et à gauche.
« J’aime piloter » elle dit, et on comprend
qu’elle aime l’enroulage de cable, les trépidations du vertical twin et le
« coup de pied au cul » d’une machine anglaise authentique et rare
qui colle au bitume.
La période « british »
a duré le temps d’une mutation pour la Polynésie française. Là-bas, c’est le
domaine de la moto japonaise et américaine.
Son choix s’est porté sur une
espèce de bobber dépouillé, une 48 Sportster de 1200 cc, et elle a choisi là
encore la couleur noire qui va bien à la couleur blonde de ses cheveux. Le Club
Harley Riders de Tahiti l’a accueillie bras ouverts (on peut les comprendre) et
la voilà au milieu de motards polynésiens enfourchant leurs Fat boy et Fat bob
avec le flegme des îliens refaisant inlassablement le tour de l’île sur
l’unique route de ceinture.
Mais pour Anne, l’important c’est de rouler. Elle oublie les soucis, elle
laisse se balader ses pensées comme des papillons fragiles au gré des paysages
somptueux des îles. Elle parle à tout le monde et capture la lumière dans les
photos qu’elle prend à tous moments.
Une autre fois elle voudra
« faire la route 66 » et vivre le rêve américain. Pas de problème.
Une Softail neuve de location va
la conduire de CHICAGO à LOS ANGELES
en 19 jours. Il faut pouvoir la suivre sur la route pour comprendre sa
détermination à tracer sa ligne. Anne est indépendante, Anne est vive comme une
étincelle de bougie et démarre au quart de tour.
Sortez du cadre, ou souriez pour
la photo.