La moto repose sur sa béquille, inclinée du côté gauche. Il a plu un peu ; les lumières des néons révèlent une flaque graisseuse sur laquelle le halos jaune du réverbère vient adoucir un horizon de lances et de verre.
Tout a l'air propre maintenant, rincé. L'homme derrière la vitre continue de remuer les bras sans que le son de sa voix et des objets qu'il cogne ne troublent le silence. Toutes ces images n'ont pas de sens connu. Un film muet qui s'efface au moment de sa projection.
Posée comme une icône abandonnée, la moto garde intact sa capacité à remuer la nuit. Ne reste alors que le moment de la confrontation des solitudes au petit matin.
La fin du film précise que l'homme démarre la moto en appuyant fort sur le kick, et le déchirement sec du moteur trace un rai le lumière dans le décor noir de la ville, piquant les yeux comme la nudité d'une peau révélée par le zip d'un blouson.
Les photos 2 et 3 sont de toute beauté ! Je pense à Edward Hooper...
RépondreSupprimerLe texte va bien et la dernière phrase me plaît assez beaucoup !
Merci Obéron. Content que tu sois par là.
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